Que nenni ! Le tourisme est définitivement mort. 2021 restera comme dans les annales comme celle de la fin du tourisme international, tel que nous l’avons connu et vécu au cours des 50 dernières années. La nature ayant horreur du vide, une autre forme, peut-être virtuelle, ressurgira peut-être… ou pas.
Le naufrage du tourisme était inéluctable, et avec lui celui de millions d'emplois qui vont se retrouver en cale-sèche. Une stricte limitation des déplacements s’impose pour ralentir l’épidémie dans le monde, du fait de la circulation très active des variants du Covid-19. Non, ce n'est pas une nouvelle directive de notre cher gouvernement, mais juste une épitaphe, avec le coup d’arrêt porté aux voyages internationaux, face au risque sanitaire et à la folle cavalcade des variants (tiens, on ne dit plus mutants) ?
On était tombé tellement bas, pensait-on, qu’on ne pouvait que remonter. C'est raté, il y avait un niveau caché, un niveau dont on ne revient pas, car il n’y a pas d’issue dans une impasse. Du gris et de ses 50 nuances, l’industrie du tourisme a carrément basculé dans le black out, avec l'annulation des dernières réservations glanées en fin d’année 2020.
Le début de 2021 pouvait laisser espérer une reprise progressive, ce sera non. Le quai d'Orsay déconseille formellement de voyager en Europe pour des activités de loisirs. Cette décision sortie du chapeau a pris de court les professionnels, à tel point que certains se demandent si le conseil scientifique n'a pas pris le pouvoir à l'Elysée ? Les questions ne manqueront pas.
Pourquoi s’auto infliger des règles qui ne concernent que la France ?
Que va-t-on faire pour les voyages déjà réservés et qui ne manqueront pas d’être annulés ?
Qui règlera la note des tests PCR à destination ?
Les voyages professionnels sont-ils aussi interdits ?
Qui contrôlera les personnes en quarantaine obligatoire et la suite du processus sanitaire ?
Toutes ces interrogations sont aujourd’hui noyées dans le flou artistique habituel de la communication gouvernementale.
La mise en place d'un arsenal dissuasif va tuer à coup sûr l’industrie du voyage mais n’empêchera nullement le virus de traverser les frontières, car il paraît qu'il voyage sans passeport. La mesure est d’autant plus dissuasive qu’elle est prise "jusqu’à nouvel ordre". Comment gérer une telle situation pour les voyagistes ? C’est sans compter l’organisation logistique qu’il va falloir préparer à l’arrivée.
Bref, c’est un vrai sale coup porté à l’industrie du voyage, probablement fatal. Ce secteur glisse dans un tourbillon abyssal plus violent que la crise de la sidérurgie des années 70, car c'est plus de 8% du PIB et plusieurs millions d’emplois qui sont en jeu. Une alternative a été recherchée avec le tourisme franco-français, mais en vain, frappé qu'il est par ces mesures, par les remontées mécaniques qui ne remontent plus personne et par les voyages dans les Dom-Tom qui vont devenir de plus en plus… compliqués, pour ne pas dire plus.
On n'avait pas besoin de ça, alors qu'on nous annonce une dette supérieure à 120% qui ne devrait pas, selon les prévisions les plus optimistes, repasser sous la barre des 100% avant au mieux une vingtaine d'années. Je ne serai plus là pour le voir, mais heureusement, jusqu'ici tout va bien…