Lors d'un billet de décembre 2009, il y a 13 ans et demi, je vous présentais la curieuse église inachevée de Montauban et vous retraçais succinctement son histoire.
Lien : http://solexine.over-blog.fr/article-la-mysterieuse-eglise-abandonnee-41082344.html
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En statu quo depuis plus de 86 ans, il semble bien que cette malheureuse église voie se dessiner pour elle, la piste d'une seconde vie.
Pour l'instant, le spectacle demeure étrange. La monumentale carasse de béton se voit en effet de loin, campée en léger retrait de la route, dans le quartier des Farguettes, à Montauban, à deux pas de la commune voisine de Léojac. Avec des fenêtres ouvertes à tous les vents, des voutes à ciel ouvert de 14 mètres de haut et un clocher qui culmine à 36 métres, elle arbore des graffiti sur presque toute sa surface et une végétation dévorante omniprésente. Elle a vraiment des allures fantomatiques, même s'il ne s'agit pas d'un décor de film d'épouvante, mais elle pourrait...
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Rappel des faits : A l’est de Montauban se dresse la structure en béton armé de ce qui devait être la basilique Sainte-Thérèse des Farguettes, projet grandiose, dispendieux et inachevé de l’abbé Garribaud, depuis 1927. Ce projet avait été interrompu par le manque de moyens financiers, puis par la seconde guerre mondiale alors que l’ossature et le clocher étaient présents. Depuis, le diocèse de Montauban, qui n'avait pas repris la construction en 1946, après avoir acheté le terrain (10.000 francs) ne savait pas quoi en faire.
Dans les milieux de l’urbex, elle est connue comme “l’église du publicitaire“. Olivier, urbexeur et photographe, rappelle l'histoire sur son site, depuis l'installation de l’abbé Garribaud à la paroisse, en 1927. Jugeant l'église de la paroisse trop modeste, bien que remplissant son rôle depuis le XVIIème siècle, et avec quelques idées de grandeur, il faut bien le dire, l'abbé demande la construction d’une nouvelle église à sa hiérarchie qui ne réagit pas. En 1931, sans assentiment de l’évêché, il trace à la charrue le contour de la future basilique et bénit le lieu choisi, un terrain privé qui ne lui appartient pas. Faute d’argent, les travaux s’arrêtent en 1938 et la guerre y met un terme définitif. Le curé meurt en 1950 sans avoir vu la réalisation de son projet.
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Les techniques ont évolué : cette église peut être sauvée et achevée. La Ville de Montauban en a retracé l’historique dans un numéro de la revue municipale, en 2019 car il faut sécuriser les accès après la tempête d’août 2015. Le diocèse provisionne chaque année 50.000 euros en vue d’une démolition que les experts pourraient exiger en 2025.
Cependant les techniques ont évolué et on arrive à restaurer des églises en béton armé nettement plus grandes, et en plus mauvais état que cette malheureuse. Si le diocèse voulait se lancer dans une levée de fonds, la fondation du patrimoine s'est proposée pour accompagner la démarche, afin d'intéresser un porteur de projet privé, ou une association, le diocèse ayant réduit son choix à détruire ou à vendre en l’état.
Solidifier l’édifice pour le terminer est au-delà des capacités financières de l'évêché et ne présente aucun intérêt. Le détruire revenant à environ 200.000 euros, l'évêché s'est dit prêt à faciliter une vente. C'est aujourd'hui chose faite, car l’église a été vendue à un entrepreneur montalbanais, qui souhaite en faire un lieu de réception à ciel ouvert.
Curieuse idée, mais heureusement, jusqu'ici, tout va bien…
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