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1 mars 2023 3 01 /03 /mars /2023 06:00

Lors d'un billet de décembre 2009, il y a 13 ans et demi, je vous présentais la curieuse église inachevée de Montauban et vous retraçais succinctement son histoire. 

Lien : http://solexine.over-blog.fr/article-la-mysterieuse-eglise-abandonnee-41082344.html

En statu quo depuis plus de 86 ans, il semble bien que cette malheureuse église voie se dessiner pour elle, la piste d'une seconde vie.

Pour l'instant, le spectacle demeure étrange. La monumentale carasse de béton se voit en effet de loin, campée en léger retrait de la route, dans le quartier des Farguettes, à Montauban, à deux pas de la commune voisine de Léojac. Avec des fenêtres ouvertes à tous les vents, des voutes à ciel ouvert de 14 mètres de haut et un clocher qui culmine à 36 métres, elle arbore des graffiti sur presque toute sa surface et une végétation dévorante omniprésente. Elle a vraiment des allures fantomatiques, même s'il ne s'agit pas d'un décor de film d'épouvante, mais elle pourrait...

Rappel des faits : A l’est de Montauban se dresse la structure en béton armé de ce qui devait être la basilique Sainte-Thérèse des Farguettes, projet grandiose, dispendieux et inachevé de l’abbé Garribaud, depuis 1927. Ce projet avait été interrompu par le manque de moyens financiers, puis par la seconde guerre mondiale alors que l’ossature et le clocher étaient présents. Depuis, le diocèse de Montauban, qui n'avait pas repris la construction en 1946, après avoir acheté le terrain (10.000 francs) ne savait pas quoi en faire.

Dans les milieux de l’urbex, elle est connue comme “l’église du publicitaire“. Olivier, urbexeur et photographe, rappelle l'histoire sur son site, depuis l'installation de l’abbé Garribaud à la paroisse, en 1927. Jugeant l'église de la paroisse trop modeste, bien que remplissant son rôle depuis le XVIIème siècle, et avec quelques idées de grandeur, il faut bien le dire, l'abbé demande la construction d’une nouvelle église à sa hiérarchie qui ne réagit pas. En 1931, sans assentiment de l’évêché, il trace à la charrue le contour de la future basilique et bénit le lieu choisi, un terrain privé qui ne lui appartient pas. Faute d’argent, les travaux s’arrêtent en 1938 et la guerre y met un terme définitif. Le curé meurt en 1950 sans avoir vu la réalisation de son projet.

Les techniques ont évolué : cette église peut être sauvée et achevée. La Ville de Montauban en a retracé l’historique dans un numéro de la revue municipale, en 2019 car il faut sécuriser les accès après la tempête d’août 2015. Le diocèse provisionne chaque année 50.000 euros en vue d’une démolition que les experts pourraient exiger en 2025.

Cependant les techniques ont évolué et on arrive à restaurer des églises en béton armé nettement plus grandes, et en plus mauvais état que cette malheureuse. Si le diocèse voulait se lancer dans une levée de fonds, la fondation du patrimoine s'est proposée pour accompagner la démarche, afin d'intéresser un porteur de projet privé, ou une association, le diocèse ayant réduit son choix à détruire ou à vendre en l’état.

Solidifier l’édifice pour le terminer est au-delà des capacités financières de l'évêché et ne présente aucun intérêt. Le détruire revenant à environ 200.000 euros, l'évêché s'est dit prêt à faciliter une vente. C'est aujourd'hui chose faite, car l’église a été vendue à un entrepreneur montalbanais, qui souhaite en faire un lieu de réception à ciel ouvert.

Curieuse idée, mais heureusement, jusqu'ici, tout va bien…

 

 

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21 septembre 2022 3 21 /09 /septembre /2022 07:00

Un petit coup de gueule aujourd'hui, ça faisait longtemps. Je vais mettre un coup de projecteur sur le château de Piquecos (82), qui est quand même une demeure ayant été royale et dans la chapelle duquel plusieurs souverains, depuis Louis XIII, se sont succédés en prière. Je suis effaré de voir qu'on laisse cet admirable édifice menacer ruine… et pas qu'un peu. Les journées du patrimoine ont été le chant du cygne et le Château de Piquecos, en vente, n'ouvrira plus à la visite.

Au coeur des Causses dominant l'Aveyron, le château de Piquecos dresse encore sa silhouette de forteresse. Construit entre 1459 et 1510 par la famille Prez, riche lignée du Quercy, Piquecos est le recueil d’une histoire tourmentée et marquée par les guerres de religion. Plusieurs personnages illustres furent les hôtes de ce château-fort. Louis XI vint y participer pour des grandes chasses en 1463, François 1er y logea durant une quinzaine de jours sur la route de Perpignan, en 1542. Pendant le siège de Montauban, en 1621, le roi Louis XIII dont l’armée venait mater la rébellion huguenote, séjourna lui aussi à Piquecos. Le château est classé aux "Monuments Historiques", mais sa restauration, qui devait lui rendre sa splendeur d’antan, grâce à une association et grâce aux "Bâtiments de France" est en fait à peine entamée. Les quelques pièces commencées ne sont ni faites, ni à faire, le bâtiment n'est pas hors d'eau et de nombreux endroits, comme la chapelle, menacent ruine et sont interdits d'accès.

La visite commençait aux douves aujourd'hui asséchées, pour entrer dans la basse-cour. Encadrée par des pavillons d’entrée Empire aux fenêtres cassées ou occultées par du contreplaqué, le château qui devait autrefois avoir fière allure, avec ses quatre tours surmontées de mâchicoulis et son pont de pierre, n'est plus que l'ombre de lui-même. Ce ne sont pas les éléments perdus lors des batailles qui firent rage dans la région, qui sont en cause, car l'édifice a gardé une majesté sobre. Le luxe des intérieurs du XVIIème siècle est fort impacté. Par exemple, les planchers ne subsistent que sur le pourtour de la chambre du roi, autrefois superbement décorée, mais dont les extraordinaires plafonds peints sont près de passer le point de non-retour, celui où la restauration ne sera plus possible. Certains caissons du plafond trainent même ça et là, depuis qu'ils ont chu au sol, vaincus par les ans et leur irréparable outrage. Les remparts et la salle des gardes n'ont pu être visités. Certaines fenêtres laissent passer la pluie ou sont même absentes. C'est un naufrage.

De ce que j'ai compris à l'issue de la visite, les actuels propriétaires, après s'être battus pendant 17 ans pour maintenir le château à flot, et commencer la restauration, ont jeté l'éponge, ne pouvant plus assumer financièrement. Restaurer un château conduit souvent à la ruine financière et tout le monde sait bien que les aides accordées pour mener ces œuvres à bien sont symboliques voire même inexistantes.

Je n'ai pas pu savoir grand-chose sur les futurs propriétaires, si ce n'est qu'ils sont étrangers et que Piquecos deviendra un lieu privé fermé à la visite. Quid de la restauration ? Mystère.

L'avenir de ce château dédié à l'amour est bien sombre. Dédié à l'amour, dis-je ? Oui, si l'on examine les peintures de plafond restantes (photos interdites à l'intérieur). Commandées vers 1641, par l’ancienne marquise, propriétaire des lieux, elles laissent rêveur. D’un côté, on voit une femme agenouillée près de Vénus et de l'autre, des jeunes filles allongées semblent convier au repos deux guerriers dans la force de l’âge. Plus loin, proche de Bacchus, une autre pécheresse tout aussi peu vêtue, dans une pose des plus langoureuses. Il paraît que l’amour se suggère d’autant mieux qu’il ne se dévoile. C'est la note positive à retenir avec ce message que la marquise de l’époque a peut-être voulu faire passer à ses hôtes. Pas de miroirs… mais des plafonds à Piquecos, et c'est bien mieux que le triste spectacle de la chapelle dont les clefs de voute menacent de s'effondrer.

Certes, l'Etat a d'autres priorités, comme remplacer la table du conseil des ministres pour plus de 80.000 euros, et pourquoi s'intéresser à un château et une chapelle où se sont succédé plusieurs rois de France ? Vraiment, jusqu'ici, tout va bien…

 

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4 mai 2022 3 04 /05 /mai /2022 07:00

 

L’appareil, qui peut résister à une explosion nucléaire, a été reperé en survol de Moscou. Dans l'attente, l’offensive russe en Ukraine s’enlise, et le repli des troupes dans le Donbass n’est pas aussi efficace que prévu, alors que le 9 mai approche.

Ce jour est l'occasion de fêter une victoire symbolique. Pourquoi cette date ? Le 9 mai est une fête nationale, un rendez-vous militaire important, et ce doit être un jour de victoire.

Le 9 mai coïncide avec la reddition des nazis face aux alliés, dont l’union soviétique. La Russie a annoncé qu’elle ne chercherait pas à frapper fort ce jour précis, mais il est certains qu'elle fera étalage de sa puissance militaire lors des traditionnels défilés : soldats, blindés et... avions.

 

Ce sera notamment le moment de ressortir du hangar le "Doomsday", encore appelé l’avion de l’apocalypse, destiné à la protection des responsables russes, dont le président. Il a été repéré en train de voler près de Moscou, et on devrait le voir survoler la place rouge, même s'il n'a plus été vu depuis 2010.

Le monstre est un Ilyushin II-80, qui peut résister à une explosion nucléaire. La Russie possède 3 exemplaires de ce bunker volant, estimé à 500 millions de dollars. L’avion n'a pas de fenêtres et doit permettre à Vladimir Poutine de diriger son pays en temps de guerre nucléaire.

Comme ce dernier a régulièrement brandi la menace d’un recours à la bombe atomique, la Russie veut en profiter pour faire preuve de sa puissance et rappeler qu’elle a des arguments nucléaires.

A part en Ukraine, jusqu'ici, tout va bien…

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2 juillet 2020 4 02 /07 /juillet /2020 17:00

Note liminaire : Je présente toutes mes excuses aux amis blogonautes qui étaient venus visiter cet article et parfois aussi, mettre des commentaires. Overblog se permet à présent de supprimer des articles sans raison et sans aucune excuse ??? Mon dernier article a été publié 3 fois et celui qui suit a été supprimé. Quel foutoir... la prochaine fois qu'ils vont me relancer pour que je prenne leur option payante, ils vont être reçus ! Heureusement que j'archive ce que je publie mais vos commentaires sont hélas perdus...

Un collectionneur d'art désespéré essaye de sauver un de ses tableaux dont la vierge a été défigurée lors d'une "restauration", en Espagne. Cette horreur a été commise par un restaurateur de meubles, très compétent dans son métier, mais pas en restauration de tableaux. Ce sont d'ailleurs deux activités très différentes.

C'est un désastre ! affirme ce collectionneur d'art de Valencia, en Espagne, après avoir récupéré une œuvre totalement massacrée après une soi-disant restauration.

Notre homme avait confié l'immaculée conception de Bartolomé Esteban Murillo (excusez du peu), à un restaurateur de meubles dont sa famille louait les services depuis des années. Ayant la plus grande confiance en ce professionnel, il lui avait amené le tableau pour que le cadre soit nettoyé et redoré, rien de plus. L'opération lui a tout de même coûté 1200 euros. En récupérant son tableau, le collectionneur s'est aperçu avec effroi que le visage de la vierge Marie peint par le maître, avait été totalement "défiguré".

Le restaurateur a nié totalement avoir fait quoi que ce soit à la toile. Il a juste admis un léger nettoyage du tableau qu'il avait trouvé sale. L'inmaculada de Murillo s'est donc retrouvée totalement défigurée, un peu à l'instar du tableau "Ecce Homo" en 2012.

 

J'avais fait un article à ce sujet. Ayant avoué sa bourde, le restaurateur de tableau s'était engagé à réparer son erreur et de faire retirer ce qui avait été repeint. Le massacreur a donc récupéré le tableau pour le confier à des "spécialistes" de sa connaissance. Bonne idée, mais hélas, le résultat après le passage entre les mains de ces soi-disant spécialistes était encore pire que la première fois. L'image représentée n'a même plus aucun rapport avec l'aspect initial du tableau, a déploré le collectionneur.

Il a cette fois confié l'oeuvre entre les mains d'un véritable professionnel pour réparer les dégâts des deux premiers apprentis, mais ce dernier n'est pas sur de pouvoir redonner à l'œuvre son aspect d'origine. Une fois de plus, la seule solution est d'essayer de retirer ce qu'ils ont peint, résume-t-il encore. Cette fois, la tache est incommensurable et le collectionneur se lamente d'une perte inestimable et sentimentale, car ce tableau appartient à sa famille depuis fort longtemps.

Cette triste affaire n'est pas un cas isolé en Espagne a regretté María Borja, vice-présidente et coordinatrice de l'association professionnelle des restaurateurs conservateurs d'Espagne. Outre-Pyrénées, rien n'oblige les propriétaires d'une œuvre classée à confier les œuvres à des professionnels formés à la conservation et à la restauration, ce qui entraîne parfois des dommages irréversibles sur celles-ci. Ce manque de législation conduit à des interventions désastreuses sur des pièces qui nous reviennent parfois en bien triste état. Le constat est particulièrement alarmant en ce qui concerne les sculptures romanes ou les peinture "Renaissance" de grande valeur.

La professionnelle cite le cas (lien ci-dessous), où une fresque de l'église de Borja représentant Jésus (Ecce Homo) avait été massacrée par une octogénaire en 2012.

http://solexine.over-blog.fr/article-l-enfer-est-pave-de-bonnes-intentions-109459661.html

http://solexine.over-blog.fr/article-l-artiste-de-la-pire-restauration-du-christ-va-toucher-des-droits-d-auteur-119920846.html

Son travail avait été moqué et détourné sur les réseaux sociaux et la vieille dame avait même inspiré un opéra, mais l'œuvre est définitivement perdue. Gageons que ce nouveau désastre fera évoluer la législation en vigueur, c'est urgent.

 

On compte déjà plusieurs "restaurations horribles", comme la "vierge en bois de Rañadoiro (XVe siècle)", repeinte dans des couleurs vives ou le "San Jorge de Estella" (XVIe siècle), qui ressemble maintenant à Tintin et dont le cas doit passer en justice, ou encore la "Dolorosa de Arucas", à Las Palmas des Canaries, dont le masque de la mort si expressif ressemble maintenant à une poupée en plastique. Les toiles et statues ne sont pas les seules à être dégradées de cette manière, on compte aussi nombre d'attaques immobilières, comme des nettoyages de façades historiques bien trop abrasives, l'utilisation d'ermitages comme garages ou la disparition d'éléments ornementaux originaux, démolis ou bétonnés…

Il conviendrait que seuls des restaurateurs formés et habilités soient autorisés à intervenir sur des œuvres classées, c'est bien le minimum !

 

On est quand même passé de ça... à ça... puis à ça... !

 

 

 

Rappel des restaurations horribles précédentes :

 

- Ecce Homo de Borja. (barbouillage)

 

- Virgen de Rañadoiro. (colorisation kitsch)

 

- San Jorge de Estrella. (St Georges ressemble à Tintin)

 

 

 

- Dolorosa de Arucas. (masque mortuaire transformé en poupée plastique).

 

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23 juin 2020 2 23 /06 /juin /2020 09:00

Au hasard de mes pérégrinations sur le Net, j'ai eu la surprise de tomber sur le site d'un journal local, et d'y lire un billet concernant les tortures moyenâgeuses. Vous allez me dire que ça a déjà été fait et que ceux de cette époque n'étaient pas à cours d'imagination pour trouver des raffinements destinés à faire souffrir et ôter la vie de leurs contemporains. Vous avez raison, mais voilà, ce billet relatait des supplices uniquement réservés aux dames. J'en suis resté baba !

 

 

1 - DES POINTES EN MÉTAL DANS LA BOUCHE DES DAMES QUI PARLAIENT TROP

La bride-bavarde était un instrument de torture terrible, du genre "muselière en fer", destiné à être appliquée sur le visage des "commères". On appelait ainsi ces dames qui ne cessaient de critiquer, de dévoiler des secrets, de dire du mal des voisins, etc. Placée dans la bouche, la bride-bavarde était donc équipée de pointes de métal qui lacéraient la langue à chaque fois qu’elle bougeait. C'était une façon tout à fait charmante de faire taire quelqu’un !

 

 

2 - LE JOUG À MÉGÈRE

Décidément, les "mégères" du moyen-âge étaient particulièrement ciblées. Comparé au joug à mégère, les menottes ne sont rien. Il s'agissait d'un dispositif en bois ou en métal, réservé non pas seulement aux commères, mais aussi aux femmes violentes. L'instrument forçait la suppliciée à se déplacer bras pliés et tête enserrée. Il arrivait qu'on l'utilisait aussi pour punir deux femmes en même temps !

 

 

3 - LE THEWE

Célèbre outre-Manche, le "thewe" était une sorte de pilori réservé à ces dames. Contrairement à celui des hommes, seule la tête était attachée au poteau, mais pas les mains. La fautive, en plus d’être enchaînée, était exhibée à la foule. Pour ajouter à la joyeuseté de l'instant, il était de bon ton de l'insulter, tout en lui jetant à la tête des crachats ou des cailloux.

 

 

4 - L’ABLATION DU NEZ

Pour punir une femme aux mœurs légères, quoi de mieux que lui couper le nez ? La société du Moyen Âge trouvait cela normal et n’hésitait pas mutiler de pauvres femmes innocentes sur le symbole de sa beauté. Sous Louis XIV, c’était encore pire : les prostituées surprises en flagrant délit avec un soldat (comme si le monsieur n'y était pour rien ?) se voyaient, en sus, couper aussi les oreilles. Les hommes, en revanche, n’étaient condamnés qu’à une simple amende, ce qui démontre que l'égalité des sexes n'était encore pas à l'ordre du jour.

 

 

5 - LE TABOURET

Quiconque pour s'amuser, essaye de s'asseoir dans le vide, ne restera dans cette position que très peu de temps. Le tabouret" est donc un châtiment bien désagréable. Destinée une fois de plus aux femmes aux mœurs légères et aux commères, cette chaise en bois sans siège était une véritable torture. La coupable devait s’y asseoir, tout en étant attachée et exposée au public. Ce dernier, comme à son habitude, était inviter à agrémenter le supplice avec forces crachats, insultes, et cailloux. L’humiliation était à son paroxysme.

 

 

6 - LE TABOURET DU CANARD

Il s'agit là d'une variante qui reprend l'idée générale mais l’applique avec plus de panache ou d'inventivité. Le tabouret se trouve cette fois élevé au-dessus d’une étendue d’eau. La femme y siégeant doit être plongée autant de fois qu’il le fallait pour "refroidir sa chaleur excessive", comme écrivait François Maximilien Misson, écrivain français du texte documentaire, condamné à l'exil. Bien souvent, la pauvre femme torturée finissait par en mourir par noyade. Le Moyen Âge n'était pas vraiment une douce époque.

 

 

7 - LE MANTEAU DE L’IVROGNE

Le manteau d’ivrogne n'est autre qu'un énorme tonneau dans lequel on forçait les femmes infidèles à s’installer. Un trou laissait passer la tête, et deux autres étaient destinés aux bras. La coupable devait parader dans la ville, histoire de bien montrer qu’elle n’était pas digne de confiance. Là encore, la malheureuse était la cible des quolibets et autres insultes, quand ce n'était pas des crachats et des cailloux.

 

 

8 - LA MARCHE DE LA HONTE

Popularisée par la reine Cersei Lannister dans "Game of Thrones", il s'agissait d'une parade humiliante. Durant cette marche à travers toute la ville, on forçait les prostituées, les mégères (femmes autoritaires et dominatrices) et les menteuses à parcourir, pieds nus, les rues de la ville. Quand la faute était plus grande, elles devaient déambuler dans le plus simple appareil. De plus, la foule ne manquait pas une occasion d’humilier la présumée coupable avec les moyens habituels : insultes, crachats, jets d'immondices divers, etc.

 

 

9 - LA NOYADE DES SORCIÈRES

Il ne s'agit plus de châtiment, mais bien d'une condamnation à mort. La noyade était spécialement réservée aux femmes accusées de vol, car cette méthode était étonnement considérée comme plutôt douce. Les présumées sorcières subissaient donc sans preuve l’ordalie (1) par l’eau froide. Leur sort était donc déterminé selon si elles coulaient ou si elles flottaient.

(1) L'ordalie, ou jugement de Dieu, était un procès rapide à caractère religieux qui consistait à soumettre un suspect à une épreuve mortelle, dont l'issue, théoriquement déterminée par Dieu lui-même, permettait de conclure à la culpabilité ou à l’innocence dudit suspect. Si l'accusée était innocente, Dieu le savait et l'aidait à surmonter l'épreuve. La supposée sorcière était plongée dans une eau bénite glacée (souvent une rivière). Si elle coulait, c'est qu'elle était reçue par l'eau bénite et donc innocente. Si le corps flottait, cela prouvait le rejet de l'eau bénite et donc sa culpabilité. La plupart des femmes accusées de sorcellerie étant frêles et âgées, avaient tendance à flotter. Soit les accusées à tort se noyaient, soit elles étaient exécutées car coupables.

 

 

10 - LE FER ROUGE

Assez populaire, cette punition était réservée aux prostituées et aux souteneuses du Moyen Âge jusqu’à la fin de l’ancien régime. Les filles de joie étaient donc marquées au fer rouge, et recevaient un "P" sur le front, le bras ou la fesse, tandis que les maquerelles disposaient d’un "M" assorti d’une fleur de lys aux mêmes endroits. Le roi Charles IX les déclara même hors-la-loi, passibles sans procès de fouet et de la "marque".

 

11 - LE BUCHER

Les sorcières du Moyen Âge n’étaient pas seulement noyées, mais le plus souvent brûlées. Le premier procès de sorcellerie de Paris fut celui de Jeanne de Brigue, le 29 octobre 1390. Elle fut déclarée coupable, puis " purifiée par le feu" en place publique le 19 août 1391. Il arrivait, pour que la douleur soit plus intense, qu'on fasse porter une robe et un bonnet enduits de goudron aux présumées coupables. Elles étaient ensuite attachées au poteau, puis brûlées vives. Parfois, le corps supplicié était également pendu.

 

Quelle chance avons-nous de vivre à notre époque.

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