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Nous venons d'apprendre que la poste devait être chargée de la distribution des professions de foi des candidats, car il fallait éviter le raté des dernières élections régionales et départementales. Pour la préparation de la propagande électorale des élections présidentielles et législatives, le gouvernement nous refait donc le coup du cabinet de conseil privé. La commission d’enquête du Sénat indique que le gouvernement a missionné "Sémaphores", pour un montant de 289.785 euros, afin d'accompagner les préfectures dans l’organisation de la distribution des plis électoraux. La commission a émis une sorte de mise en garde dans son rapport, mais le recours aux cabinets de conseil privés par l’État est un système installé, nous explique-t-elle.
Ce contrat fait suite au fiasco sans précédent de la distribution lors des dernières élections départementales et régionales. En juin 2021, une commission d’enquête avait révélé que 40 % des électeurs n’avaient reçu ni la profession de foi des candidats, ni les bulletins, et que la proportion atteignait même plus de 90 % dans plusieurs départements.
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Pris sous le feu des critiques, le gouvernement s’était engagé à résoudre ces difficultés pour les échéances électorales suivantes. Le but a loin d'avoir été atteint vu comment se déroule la (non)-distribution. On se souvient qu'en 2020, l'entreprise Adrexo avait obtenu le marché de la distribution dans 7 régions et 51 départements, et s’était montrée plus que défaillante dans sa mission. La majorité de tout ce beau papier glacé s'était retrouvée directement à la poubelle, souvent toute emballée ou même encore en cartons. L'accord cadre qui liait l'Etat à l’entreprise jusqu’en 2024 a été résilié.
On apprend aujourd'hui que la poste sera le seul opérateur qui distribuera les professions de foi des candidats. Pourquoi alors le cabinet du Premier ministre a-t-il eu recours à un nouveau cabinet de conseils, trois mois plus tard ?
Sémaphores déclare avoir élaboré "une cartographie des risques dans la gestion des professions de foi par les préfectures, avant d'être chargé d’analyser les plans d’organisation, de contrôle et de secours pour la distribution de la propagande". Si vous avez compris à quoi ça sert exactement et quelle va être la vraie mission de ce cabinet privé qui va nous coûter un "pognon de dingue", je vous tire mon chapeau.
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Sans rire, on apprend aussi qu'à l’issue des élections, Sémaphores devra "évaluer la distribution des plis, assurée par l’opérateur postal, pour viser à mieux identifier les plis qui n’auront pas été distribués aux électeurs, afin de maximiser la distribution des plis de propagande". On comprend toujours rien !
Traduction : On va essayer de deviner ce qui cloche, on est incapable d'organiser ça correctement, mais après, on va essayer de comprendre pourquoi on a été mauvais et comment on va continuer ainsi, selon les errements antérieurs.
La mise sous pli des documents de propagande électorale est de moins en moins effectuée par les agents des préfectures, qui sont confrontées à une baisse d’effectifs. L'Etat déconcentré a fréquemment recours à des prestataires privés, et ce sont pas moins de 76 % des préfectures qui ont signalé des difficultés imputables à leurs prestataires (plis incomplets, retards ou absence de livraison).
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Une enquête sénatoriale a conclu à des manquements dans la distribution, mais le gouvernement a toujours recours à un cabinet de conseil privé pour continuer selon les errements antérieurs.
Même si jusqu'ici tout va bien, c'est tout ce que j'en retiendrai.
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