Au revoir !
Lui en a fini avec le confinement… ce fichu virus l'a emporté, comme il a emporté près de 54.000 autre français.
Son unique mandat a été marqué par d'importantes avancées sociétales. L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing est mort à l'âge de 94 ans. Il s'est éteint dans sa propriété d'Authon (41) et ses obsèques se dérouleront dans la plus stricte intimité familiale.
Les hommages sont nombreux au sein de la classe politique. Il avait fait l'une de ses dernières apparitions publiques lors des obsèques de Jacques Chirac, qui fut son Premier ministre.
J'avais regretté une réflexion acerbe de sa part, adressée à son meilleur ennemi, au-delà de la mort.
Giscard avait récemment déclaré au Figaro qu'il souhaitait que le contexte sanitaire revienne à la normale, pour nous relever de cette période pénible et aller de l’avant. Il ne l'aura pas vu.
L'une des premières mesures de VGE avait été d'abaisser la majorité civile et électorale de 21 à 18 ans (ça lui aura été fatal pour son second mandat).
Il a aussi créé un secrétariat d'Etat à la condition féminine avec une femme de gauche à sa tête, dépénalisé l'avortement, autorisé le divorce par consentement mutuel et supprimé l'ORTF.
En effet, avant 1974 (c'était hier), une femme ne pouvait pas avoir son propre compte bancaire sans l'autorisation de son conjoint, ne pouvait demander le divorce qu'en cas d'adultère prouvé et pouvait être condamnée en cas de recours à l'avortement. Sur ce point, VGE était un président moderne.
C'était aussi le genre de type qui jouait de l'accordéon à la TV pour Danielle Gilbert, allait manger tous les 2 mois chez les français et invitait au petit déjeuner les éboueurs de l'Elysée. C'était donc un mec bien qui avait toutefois quelques soucis, dus sans doute à son origine fortunée et à son problème de communication avec "le peuple". Il faisait ce qu'il pouvait, mais ça ne sonnait pas toujours juste…
VGE a marqué les esprits avec quelques formules comme "le monopole du cœur" assené à Mitterrand (qui ruminera sa vengeance pendant 7 ans), et le pathétique "au revoir" avec 1 minute et demie de Marseillaise devant une chaise vide...
Ceux qui l'ont bien connu disent de lui qu'il était un personnage "étrange", tout en louant sa "modernité" et son sens aigü de l'Europe. Les orientations données à la France guident encore nos pas à ce jour.
On apprécie ou non ce serviteur de l'État, mais force est de reconnaître qu'il a été l'homme politique qui a fait passer le pays dans une nécessaire modernité post mai 68.
Reposez en paix, Président. Au-delà des réformes, certaines de vos phrases resteront pour la postérité. Alors jusqu'ici, tout va bien…