Vendredi 20 mars. Il fait encore beau mais un peu plus frais. Le vent semble se lever. Quand il tombera, nul doute qu'il commencera à pleuvoir. Il y a de moins en moins de voitures qui roulent sur le chemin. Je n'ai pas vu de vélos mais encore un bus, puis un autre. Depuis 4 jours, tous les bus qui passent sont vides de chez vide et ne s'arrêtent bien sur pas à l'arrêt situé à 50m de chez moi.
J'ai pu échanger quelques mots hier soir avec ma voisine de derrière, séparés par la clôture et à 2m chacun de celle-ci. On a parlé de nos petits "papi-mamie" qui habitent derrière aussi. La dame ne sort plus, le monsieur ne va pas bien. Gravement malade (ça n'a rien à voir avec le conarovirus), ses séjours à l'hosto se rapprochent de plus en plus. C'est pas bon. On a parlé aussi des autres "papi-mamie" qui habitent un peu plus loin vers l'ouest. La mamie est à l'hosto. Gravement malade, elle aussi (non pas le conarovirus non plus), elle a chuté quelques jours avant la "confination".
Mamie chute souvent car elle se lève la nuit sans bien savoir pourquoi. En fait, mamie ne sait plus grand-chose. Elle n'est plus que l'ombre de la femme de tête qu'elle a jadis été. Papi m'a appelé comme d'hab et j'ai fait évacuer madame par les pompiers après avoir donné les premiers soins d'urgence, car cette fois elle s'était blessée à la tête. Les "parisiens" (leurs enfants du Val-de-Marne) sont rapidement arrivés. Les pauvres se tapent 700 km aller et autant retour toutes les deux semaines depuis que mamie ne sait plus rien, mais elle à faire des siennes dès qu'ils sont partis. Les pauvres gens ne sont pas près de revoir la capitale. Ils sont coincés ici depuis le début du "confinage" et ne peuvent même plus aller voir mamie à l'hosto (les visites sont interdites). Alors ils s'occupent de l'ancien, mais la cohabitation semble difficile.
Respect aux soignants qui sont sur le pont. Dans le journal local du matin (édition numérique), un article raconte qu'un monsieur va sortir de réa à l'hôpital de la ville et qu'il est probablement guéri du Covid 19… Enfin une bonne nouvelle.
Je vais aller chercher le matériel de peinture pour finir ma rambarde cet après-midi… si le vent me fout la paix !
Jusqu'ici tout va bien…