Une vaccination "pas obligatoire" mais un isolement plus contraignant.
L'exécutif a annoncé mardi soir un assouplissement en trois étapes : un vrai calendrier de l'avent; en quelque sorte.
1 - Dès samedi, les commerces rouvrent et les offices religieux reprennent (30 personnes maximum, y compris le célébrant, ça va être intime…). Les déplacements seront autorisés jusqu’à 20 km pendant 3 heures (on pourra refaire un peu de vélo).
2 - Le 15 décembre, c'est le début du déconfinement, mais sous couvre-feu, avec reprise pour les cinémas, théâtres et musées.
3 - Le 20 janvier, ce sera la réouverture des restaurants.
Ceci dit, le retour à la normale n’est pas pour tout de suite et encore moins pour demain. Les prochaines semaines ont juste été balisées et la population a quelques perspectives, notamment pour les fêtes de fin d’année, mais jamais le mot déconfinement n’a été prononcé.
Samedi, nous pourrons donc, dans le respect des règles sanitaires, acheter des objets jugés par l’Etat comme "non essentiels". Il restera à ceux qui vendent ces billevesées, 4 week-ends de vente pour tenter de reconstituer une partie de leur chiffre d’affaires.
Il faudra toujours se munir d’une attestation pour sortir, mais le périmètre spatial et temporel autorisé sera élargi : il sera désormais possible de s’éloigner de 20 km pendant 3 heures de son domicile (au lieu de 1 km pendant 1 heure).
En revanche, les stations de ski, c'est niet. Je l'avais prévu dans mon billet récent (J+21). Par sécurité, ils vont sacrifier Noël, pour laisser sa chance aux vacances de février à la neige. Elles génèrent d'ailleurs des chiffres d'affaires supérieurs à ceux de noël. Pas de surprise, donc.
Si la situation sanitaire s’est (à peine) améliorée depuis un mois, l’exécutif ne veut pas donner l’impression qu’il s’empresse de déconfiner avant les fêtes. Pour ne pas perdre la face, Emmanuel Macron nous annonce donc que c'est au 15 décembre que le confinement "pourra" être levé, comme les restrictions de circulation.
Les français pourront donc passer Noël en famille, mais ne rêvez pas. On nous prescrit de limiter les soirées et les fêtes entre amis, sous couvre-feu de 21h00 à 07h00 (hors 24 et 31 décembre). L’exécutif compte sur le civisme de la population pour éviter les rassemblements privés conséquents. Hum… compte là-dessus et bois de l'eau.
Ceci n'empêche pas le professeur Rémi Salomon (président de la commission médicale de l’AP-HP) de nous demander sans rire, de ne pas manger avec Papi et Mamie pour Noël. Hop, on coupe la bûche en deux. Papi et Mamie mangent dans la cuisine, et nous dans la salle à manger. Je me demande si ce "Rémi" a un lien de parenté avec le "Jérôme" du même nom. Ce ne serait pas impossible, vu qu'ils rivalisent tous deux de mesures dictatoriales dans une sorte de "festival de la connerie".
Ce ne sera vraiment pas des vacances de Noël (tiens, on ne dit plus "d'hiver" pour ne pas stigmatiser ?) comme les autres. Le chef de l’Etat a tout de même annoncé que les cinémas, théâtres et musées pourront rouvrir à partir de cette même date, la culture étant essentielle à notre vie. Ce ne sera pas le cas des salles de sport, restaurants et bars, nettement moins culturels (surtout les derniers cités) qui devront patienter (éventuellement et si tout va bien) jusqu'au 20 janvier pour ré-ouvrir leurs portes, sous couvre-feu à 22h00.
Une bonne mesure se dessine, toutefois, celle qui obligera les personnes infectées à rester chez elles. Cela évitera la scène que j'ai entendue dans une file d'attente à la caisse : deux personnes infectées devisaient tranquillement au milieu des autres clients (et s'en vantaient), masque sous le menton, avec un rien-à-foutrisme assumé.
S'en est suivi un chapitre consacré aux vaccins, mais on n'en est pas encore là… Je ferai un autre billet en temps voulu. Tout au plus sait-on que certains seront disponibles dès le début 2021 et qu'une deuxième génération arrivera au printemps. La vaccination ne sera pas obligatoire. En effet, une obligation serait inopportune, dans la mesure où les connaissances sur les vaccins du Covid-19 ne sont pas assez étendues, mais aussi et surtout, parce que le nombre de doses sera insuffisant.
De façon vague, le chef de l'Etat nous annonce la création d'un collectif de citoyens qui aura pour tâche de contribuer à construire l’adhésion du bon peuple à la vaccination. Décidemment, nous vivons dans un pays merveilleux et jusqu'ici, tout va bien…