Dimanche, les Catalans-sud votent pour élire leur parlement.
Le président de la Généralitat, monsieur Artur Mas, a convoqué des élections anticipées en vue de renforcer son pouvoir et assouvir ses ambitions séparatistes.
En effet, la tentation indépendantiste de la Catalogne est à son paroxysme en cette période de crise. A cause de celle ci, les velléités séparatistes pourraient bel et bien prendre leur envol après le résultat des élections qui portent un petit air de référendum.
La crise économique et financière avait déjà bien plombé l'ambiance entre Madrid et Barcelone. La province catalane, malgré son endettement (accru en partie à la politique du gouvernement central) reste la région la plus riche, la plus industrialisée et la plus dynamique d'Espagne.
Payant 21 % des impôts du pays, les Catalans accusent Madrid de trop les taxer et jugent les infrastructures financées par l'État central, insuffisantes au vu des besoins de développement de leur région.
Il n'y a qu'à voir comment Madrid traine les pieds pour le chantier de l'AVE (le TGV Espagnol), comment le tarif des autopistas est monté en flèche et comment la Catalogne en est arrivée à 42% d'endettement.
Mariano Rajoy, le premier ministre, a refusé d’accorder à la Catalogne un "pacte fiscal" lui permettant de gérer seule le prélèvement des impôts. Artur Mas, l’actuel président Catalan a riposté en organisant ces élections anticipées et en promettant d'organiser un référendum d'autodétermination.
L'objectif affiché est de faire de la Catalogne un "État propre", le 28ème Etat Européen et Républicain !
À la tête de la CIU (Convergencia i Unio), fédération de partis qui l’a porté au pouvoir, le président Catalan n'a pas la majorité absolue au parlement.
Selon un sondage réalisé au mois de juillet, 51 % des Catalans seraient favorables à l’indépendance de leur province, ce qui n'est pas négligeable, car si le chiffre chute dans des villes comme Barcelone ou sa banlieue, où vivent des gens de tous horizons, je connais des villages et des petites villes, où le chiffre des sympatisants frôle les 100% !
De nombreux maires Catalans (environ 600) n'arborent d'ailleurs plus le drapeau Espagnol sur le fronton de la mairie. Seul est hissé le drapeau de la Catalogne (la Senyera) et le drapeau indépendantiste (l'Estalada).
Senyera Estelada
Pour l’heure, les derniers sondages donnent la CiU gagnante, mais sans obtenir la majorité absolue au parlement, ce qui est un scénario qui pourrait mettre à mal les projets indépendantistes d’Artur Mas, mais pour combien de temps encore ?
Si Madrid ne revoit pas sa position, les diadas comme celle du 11 septembre dernier, avec près de 2 millions de personnes dans les rues de Barcelone pourraient bien gagner encore en puissance et amener tôt ou tard à l'autodétermination.
Mereixem respecte : Som una Nacio !