J+19. Samedi 4 avril. Jusqu'ici tout va bien…
C'est les vacances et en vacances tout est permis, disait la chanson… et bien non, il n'est même pas permis de partir en vacances. Cela ne changera pas grand-chose à ceux qui, comme moi, respectent les règles de confinement. J'en arrive presque à perdre la notion précise du temps et des jours de la semaine…
Pour éviter les verbalisations et se soustraire aux mesures de confinement, des individus rivalisent d'imagination. La plupart du temps, ils sont arrêtés et sanctionnés mais les excuses fournies sont parfois un peu capillo-tractées. Certains tentent de contourner les mesures imposées par le gouvernement en s'habillant en joggeur, se déguisent en chien ou en plante (si, si, j'ai vu les vidéos), en organisant des points de rencontre entre amis au supermarché (vu de mes yeux vu, et tout le monde s'embrasse allègrement), ou en promenant un chien emprunté au voisin, voire loué sur Internet (si, si, ça existe sur le bon coin), d'autres ont recours à des techniques différentes pour outrepasser l'interdiction de déplacement.
Le vol de cartes de soignants se produit de plus en plus couramment depuis le début du confinement. C’est malheureux, mais les soignants doivent désormais les retirer du pare-brise, comme s’ils n’avaient que cela à penser ! Un homme a été ainsi interpellé, circulant avec une double casquette, ayant volé avec une carte "handicapé" pour stationner n'importe où et couper les files, ainsi qu'une carte de "SOS médecins" pour se balader à sa guise sans remplir d'attestation. Les papiers appartenaient à un généraliste de Montrouge (92) s'étant fait voler sa carte, ainsi que la carte "handicapé" de sa mère.
- Un couple de Toulousains avait décidé de se confiner dans un refuge de montagne. Repérés par un hélicoptère de la gendarmerie, ils avaient pris soin de dissimuler leur véhicule et d'effacer leurs traces dans la neige. Ils avaient ainsi décidé de privatiser (squatter pour eux tout seuls ?) le refuge du Bastan, à 2230 m. d'altitude, près de Saint-Lary.
- à Palencia (Castille-et-Léon), la police a trouvé un homme qui tenait au bout de sa laisse un toutou... en peluche. Il promenait un faux animal à quelques mètres d'un commissariat, pas très malin. Si on a vu des confinés dépressifs se déguiser pour sortir, on a vu aussi à Murcie, un homme déguisé en animal qui a rapidement attiré l'attention des autorités. Pensait-il vraiment qu'enfiler un costume de dinosaure lui garantirait l'impunité ?
- Alors qu'il se trouvait dans la rue avec un groupe d'amis, un jeune issu des minorités stigmatisées, a donné l'identité complète de son grand frère. Le mineur avait en sa possession du cannabis. Il sera poursuivi (?) pour détention de stupéfiants et usurpation d’identité, mais comme c'est culturel, l'affaire est à suivre...
- Un couple illégitime avait décidé de se confiner dans une voiture, près de Muret, sur l’aire de loisirs du lac des Bonnets. Les gendarmes ont avisé le véhicule semblant bien remuer et ils ont trouvé les deux trentenaires en bonne santé, en pleine "partie de jambes en l'air". Les deux amants ont été verbalisés de 135 euros d'amende (chacun) pour non-respect du confinement.
- A Nantes, un homme s'est fait verbaliser à de nombreuses reprises dans la même semaine. Les excuses successives pour éviter le remplissage de l'attestation étaient la sortie de nuit pour acheter des cigarettes, la visite à sa mère malade en pleine nuit; la visite à un ami à l’hôpital, car il aurait eu un accident et enfin il a déclaré avoir effectué des courses à la supérette 24/24 mais il n'avait aucun produit alimentaire sur lui au moment du contrôle.
- Un autre enfin avait décidé de se confiner à Millau (12), et pensait ne pas être inquiété à 840 m. d'altitude. Il est donc allé faire du parapente, mais quand l'homme a atterri, après avoir effectué 6 figures impeccables, les policiers l’ont cueilli (et verbalisé) juste après son atterrissage.
Certains se prennent pour des "petit héros" en enfreignant les règles, mais ce n'est qu'un comportement égoïste et surtout une menace pour soi-même et pour les autres.
Ceci dit, j'ai entendu ce matin à la radio un docteur es sciences des milieux autorisés qu'i s'autorise à penser que l’épidémie ne cessera pas avec le déconfinement et que nous allons désormais devoir apprendre à vivre avec le virus pour au moins deux ans, et faire une croix sur notre mode de vie "d'avant". Bigre, si ça continue, je ne vais plus écouter les "sachants", ni à la radio, ni à la télé…
Jusqu'ici tout va bien…