Il y a un peu de tout, notamment des avis sur tout mais surtout des avis !
A chaque fois que j'entends parler de quelqu'un qui a laissé son nom à une rue, une salle des fêtes, un square ou un ouvrage, j'essaie d'enrichir ma culture générale en me renseignant sur cette personne. C'est ce que j'ai essayé de faire en découvrant une avenue André BONNET à MONTECH (82700), petite ville plus connue pour son canal et sa pente d'eau.
Hélas, toutes mes recherches sur Internet se sont avérées vaines. Il m'est venu une idée, avant d'aller aux archives départementales pour une quête dont le succès n'était pas garanti. Et pourtant, on n'avait pas donné à une avenue le nom de quelqu'un qui ne s'était pas illustré, que diable…
J'ai fait la connaissance d'un Montechois octogénaire et je me suis adressé à lui. Ce monsieur connaissait la réponse et m'a fort obligeamment renseigné d'une note de son écriture encore très sure.
André BONNET est né dans la caserne de gendarmerie de MONTECH, le 10 janvier 1915. Son frère, le colonel Gabriel BONNET fut professeur à l'école de guerre.
André BONNET était un militaire, international de rugby et héros de la résistance. Voici son hommage.
Le 30 novembre 1942, après 13 mois d'une douloureuse détention à la prison de FRESNES, le lieutenant André BONNET tombait au mont Valérien, près de PARIS, sous les balles d'un peloton d'exécution allemand.
Le jeune André a fait ses premières armes de ballon ovale à l'école de MONTECH (82), puis, âgé de 15 ans, il devient champion de France "juniors" avec le S.A. BORDEAUX en 1930.
De 1933 à 1935, en service à l'école d'aviation d'AVORD (18), il joue à VIERZON (18) et BOURGES (18) où il se marie. Ses exploits sur le terrain arrachent les bravos des supporters.
Découvert par l'international BONNAMY, il devient l'un des meilleurs ¾ centre français du moment, sous les couleurs du CELTIC PARIS et soulevait l'enthousiasme des foules du stade Jean BOUIN. Il sera champion de France international, 4 fois sélectionné.
La presse sportive de l'époque, le journal "L'auto" et le grand critique sportif, Marcel de la BORDERIE, lui réserveront nombre d'articles particulièrement élogieux avec des titres évocateurs.
Mais la guerre survint et André BONNET, dès la fin 1940 entre au réseau "Alliance" comme lieutenant des Forces Françaises Combattantes, se dépensant sans compter au service de la résistance et de son pays.
Le 3 novembre 1941, à 05h00 du matin, il est arrêté par la Gestapo au moment où il transporte un message à l'Etat-Major des forces françaises libres à LONDRES.
Condamné à mort, il sera fusillé avec 10 autres héros de la Résistance au Mont-Valérien le 30 novembre 1942, jour du débarquement des américains en Afrique du nord.
C'est en chantant et en faisant chanter ses camarades d'infortune qu'il subira le sacrifice suprême. Auparavant, dans une lettre à sa famille, il écrivait : "Je ne puis vous dire mon bonheur d'avoir été choisi pour une telle mort". Je suis heureux d'avoir souffert pour ma patrie. Courage et confiance jusqu'au bout !"
Quelle leçon ! André BONNET est mort en héros. Malgré les tortures morales et physiques subies à FRESNES, il n'a jamais trahi ses amis. Jusqu'au bout, il eut une attitude d'une dignité extrême. Titulaire de la croix de guerre avec palmes et de la médaille de la résistance, André BONNET reçut à titre posthume la légion d'honneur.
Voilà, je trouve dommage que personne n'avait jamais encore consacré d'article à ce grand homme dont l'exemple, le courage et la dignité sont une leçon pour nous tous.
Si à mon modeste niveau, une fois cet article référencé sur les moteurs de recherche d'ici quelques jours, une seule personne désirant se renseigner sur André BONNET pourra en apprendre un peu plus grâce à ces quelques lignes, j'aurai atteint mon but.
Repose en paix, André BONNET, homme exemplaire et héros dont la conduite est un exemple pour nous tous, mais plus important, que ton nom perdure et que l'on se souvienne de toi à jamais !