Il y a un peu de tout, notamment des avis sur tout mais surtout des avis !
Un de mes amis est allé visiter la maison forte de Reignac à TURSAC (24). Elle abrite le musée de la torture (oui, oui, çà existe).
La maison forte de Reignac est un château étrange, extraordinaire et mystérieux.
Cette demeure dite "Château falaise" est classée monument historique et meublée d'époque. De nombreuses vous attendent tout au long de la visite mais je ne peux citer mes sources car les photos sont interdites dans la salle.
Interloqué par sa visite, il m'a fait promettre de consacrer un article à sa visite sur mon blog, c'était en 2010… Oui, vieux motard que jamais…
Aujourd'hui, je lui donne enfin satisfaction et vous fait partager cette étrange visite où vous constaterez que les temps anciens n'étaient pas toujours… le bon vieux temps !
ATTENTION, LE CONTENU DE CET ARTICLE EST SUSCEPTIBLE DE HEURTER LA SENSIBILITE DE CERTAINS. IL EST ENCORE TEMPS DE FAIRE DEMI-TOUR.
PHOTOS CLIQUABLES
1 – Le berceau de Judas.
La victime est hissée sur la pointe de la pyramide et abaissée sur elle pour que le poids du corps pèse sur la pointe insérée dans l'anus, le vagin, sous les testicules ou la base de la colonne vertébrale. Il était de bon ton que le bourreau fasse tomber la victime sur la pointe à plusieurs reprises.
2 – Le brise-crane.
Placé sur la tête, cette sorte de casque muni d'aiguillons, par force de serrement des vis, entament les os du crâne et détachent la calotte crânienne. Les poignées servent au bourreau à secouer la tête, une fois que les aiguillons ont entamé la peau ou l'os.
3 – La ceinture de chasteté.
Il se raconte, sans que l'on n'ait aucune documentation pour l'étayer, que cette ceinture servait à garantir la vertu de l'épouse du chevalier parti en croisade.
Or, c'est impossible car il est évident que les femmes ne pouvaient rester longtemps ainsi, risquant septicémie et infection du fait des blessures causées.
Il appert que la ceinture de chasteté était porté volontairement par les femmes, pour faire ainsi un rempart au viol, lors du passage de soldats qui n'étaient pas des parangons de romantisme.
Cet outil est donc un cas à part dans le cadre des instruments de torture.
4 – La chaise de l'inquisition.
L'effet des aiguillons est évident et n'a pas besoin d'être commenté. Toutefois, un bourreau raffiné pouvait augmenter le supplice par des coups sur les membres.
5 – Le chevalet.
La pauvre victime était contrainte de monter sur cet inconfortable et coupante monture alors qu'on lui attachait des poids de plus en plus lourds aux pieds. Après quelques jours, la victime décédait dans d'atroces souffrances, après un début de gangrène aux fesses, au scrotum et au rectum. Il s'agissait d'une punition réservée aux militaires ayant fauté gravement.
6 – La cigogne à estropier.
Si elle ne semble a priori n'être qu'une méthode particulière d'enchaînement, cette "cigogne" provoquait de fortes crampes dans les muscles abdominaux et rectaux, puis pectoraux et cervicaux.
7 – Cilices pieux auto-mortifiants.
Munis d'aiguillons internes, ils étaient destinés aux religieux souhaitant s'auto-mortifier (Ils en tenaient quand même une sacrée couche). Puis, ces mêmes instruments ont servi dans le cadre de torture, notamment sous l'inquisition.
8 – Corset de geôlier ou veste de l'ours.
Ce vêtement était censé protéger le geôlier face à un prisonnier particulièrement dangereux. En fait, le simple fait de la porter devait suffire à calmer les plus belliqueux.
9 – L'écorchement.
Pratiqué autant comme torture capitale qu'inquisitrice, l'écorchement était assuré par le bourreau sur sa victime immobilisée sur cet ustensile. Il suffisait de pratiquer une longue coupure jusqu'aux tissus musculaires sous-jacents. Il suffisait alors de couper les tissus connectifs entre l'endoderme et le faisceau musculaire pour que la victime soit écorchée vive.
10 – L'empalement.
Le supplice du pal est un grand classique. Comme si cela ne suffisait pas, on exposait même les malheureux pour servir d'exemple. Le principe est simpliste. Le bourreau empalait l'anus de la victime et sous le poids du corps, le pal finissait par ressortir sur le haut. La victime ne pouvait qu'attendre la mort dans une atroce agonie. Raffinement suprême, parfois le bourreau donnait une certaine inclinaison ou arrondissait le bout du pal afin qu'il ne lèse aucun organe vital mais se fraye tranquillement un passage, afin de faire durer le supplice plus longtemps (parfois des jours entiers)…
11 – La garrotte.
Il s'agit ici d'une version catalane, qui outre l'étranglement des modèles Espagnols, provoque l'écrasement des vertèbres cervicales avec un aiguillon en fer. Pendant ce temps là, le cou de la victime est poussé vers l'avant et la trachée est écrasée. L'aiguillon n'était en fait là que pour le "divertissement" du bourreau qui pouvait ainsi augmenter la douleur à loisir. La garrotte simple aurait été utilisée en Espagne, jusque à la mort du dictateur Franco en 1975.
12 et 13 – La hache d'amputation et celle de décapitation.
Elle servait autant à la décapitation qu'à l'amputation des mains et des pieds. Une variante plus "soft" consistait au martèlement du membre sur une enclume, le réduisant en bouillie.
14 – La jambe de fer.
Invention Toscane, on remarque qu'elle enserrait une seule jambe du prisonnier qui pouvait quand même marcher, mais boiteux et crucifié, tout prêt à être soumis à la torture.
15 – Les Morailles ou bâillon de fer.
Cet instrument n'avait pas d'autre but que de faire taire la victime qui persistait à brailler sous la torture. C'était très pratique pour que les inquisiteurs puissent converser entre eux pendant le supplice. Détail rigolo : le bourreau pouvait si bon lui semblait, boucher le trou destiné à laisser passer l'air, juste pour corser un peu l'interrogatoire. On utilisait aussi les morailles lors des exécutions publics et bûchers ou les hurlements du condamné auraient été du plus mauvais effet pour qui souhaitait écouter la musique sacrée diffusée au même moment. On avait le sens du spectacle, à l'époque.
16 – Les cuillères.
Extrême raffinement permettant de faire tomber de la poix bouillante dans les oreilles, les narines ou n'importe quel orifice de tout bon supplicié.
17 – Les piloris en tonneaux.
Réservé aux ivrognes, il existait deux modèles, celui-ci dit "ouvert" permettant au supplicié de marcher en portant ce poids douloureux, au travers d'une foule hostile ou d'être exposé à la vindicte populaire. Le modèle fermé quant à lui était rempli d'excréments et d'eau putride. Charmant !
18 – Pinces à mordre les seins.
Ces ustensiles étaient destinés aux femmes adultères, ou ayant commis le blasphème, la "magie blanche érotique" (ne me demandez pas, je ne sais pas ce que c'est) ou l'avortement. Variante intéressante, les piques pouvaient être utilisées telles quelles ou chauffées au rouge, ce qui ajoutait nettement plus de piquant à la chose.
19 – Les pinces brûlantes.
Point n'est besoin de grande description. Il est suffisant de savoir qu'on les utilisait pour arracher et carboniser les doigts, les orteils, les mamelons, le nez et le pénis.
20 – Le presse-tête.
Le fonctionnement et la finalité sont évidents. Il serait encore utilisé aujourd'hui dans certaines contrées barbares en raison de son avantage non négligeable : le modèle rembourré ne laisse aucune trace extérieure sur le corps du supplicié.
21 – Siège de la putréfaction.
On attachait le pauvre supplicié sur cette horrible chaise, jusqu'à ce que mort s'ensuive et on le laissait ainsi exposé jusqu'à putréfaction de son corps. Détail horrible : on n'enlevait pas toujours le corps du supplicié précédent.
22 – La vierge de fer.
Autre grand classique que ce sarcophage portant des pointes à l'intérieur que l'on refermait sur le supplicié. On pouvait d'ailleurs les déplacer pour varier ainsi les mutilations et rendre les blessures plus ou moins mortelles.
Voilà, le voyage au bout de l'horreur est terminé et c'est tant mieux. En ce qui me concerne, çà me suffit. Toutefois, ceci n'est qu'une petite partie de la "maison forte" qui semble être un joyau du Périgord que je vous invite à visiter. Pour la salle des tortures, vous verrez vous même...
Je vous reparlerai une autre fois des autres merveilles de Dordogne, comme les habitations troglodytes et de la descente de la rivière en gabarre, c'est autrement plus agréable.
J'ai toutefois fait cette note sur le musée de la torture de Reignac, une promesse étant une promesse.
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