Le club des amis de la 2cv (antenne midi-pyrénées) organisait le 27 dernier une petite sortie dominicale en Lomagne.
Comme un bonheur n'arrive jamais seul, pour une fois je me trouvais être de repos ce dimanche en question. Une bonne occasion de passer une journée sympathique avec des vrais gens et des vraies voitures !
Au programme, départ de VERDUN SUR GARONNE (82), passage à l'ex-circuit automobile de CADOURS (31), hommage à la stèle de Raymond SOMMER, visite du chateau de LAREOLE (31), pique-nique au lac de MAUVEZIN (32) et retour à la base par les petites routes Lomagnoles... avec son lot de pannes inévitables (pas moi car TNT marche du feu de Dieu depuis qu'elle a reçu son moteur neuf), la journée ne fut que du bonheur !
1 - Ancien circuit de CADOURS. Notre président bien-aimé nous retrace l'histoire du circuit et rend un hommage à Raymond SOMMER. Ce monsieur né en 1906 a débuté la compétition automobile en 1932, en remportant en toute simplicité les 24 heures du Mans, ainsi qu'en 1933 d'ailleurs. Pas mal pour un petit nouveau !
Durant la guerre, monsieur SOMMER a été très actif dans la résistance et recevra la croix de guerre pour faits d'armes. Pilote FERRARI, il gagnera quasiment tout de 1946 à 1950 sauf en 1948 où il doit abandonner le grand prix d'Italie pour raison de santé. Hélas, le 10 septembre 1950, sur rupture de la colonne de direction de sa Cooper, il se tue à CADOURS (31) lors d'une course de Formule 3.
2 - Stèle à la mémoire de Raymond Sommer. Le circuit a disparu, la stèle est toujours là.
3 - Le château de LAREOLE (31). Il fut construit en 1579 par l'architecte BACHELIER en bordure des coteaux de Gascogne pour Pierre de CHEVERRY, grande fortune du pastel, (une plante de chez nous dont on tirait la cocagne), d'où l'expression encore usitée aujourd'hui "pays de cocagne" (*).
Ce château a longtemps servi de résidence secondaire. La famille de CHEVERRY l'a gardé jusqu'en 1707 pour le vendre à un riche banquier Toulousain. Il a changé moult fois de mains à partir de la Révolution et a été abandonné en 1922. En 1984, pour conserver le patrimoine, le conseil général de la Haute-Garonne se porte acquéreur de la ruine.
(*) La cocagne est une boule séchée et durcie obtenue à partir de feuilles de pastel broyées. La cocagne était concassée et utilisée comme teinture bleue.
Le château forme un grand losange protégé par quatre tours. De larges fossés sans eau entourent l'édifice. L'alternance des matériaux de construction (une ligne de briques, une ligne de pierres blanches, hormis l'originalité, était destinée à marquer de façon ostentatoire la richesse du propriétaire. Les façades sont percées de fenêtres à meneaux et croisillons. La cour intérieur comprend une coursière à l'italienne qui relie les deux ailes du château. Ces éléments sont similaires à ceux que l'on retrouve à l'hotel d'Assezat à TOULOUSE, construit par le même BACHELIER pour Pierre d'ASSEZAT qui n'était autre que le beau-frère de monsieur de CHEVERRY.
Les ouvertures rondes dans la tour de garde portent le doux nom d'assommoir. Elles étaient destinés à balancer par dessus bord tout ce qui pouvait "assommer" l'ennemi. Heureusement pour le château et pour nous, celui-ci n'a jamais été attaqué. Les armoiries ont comme tant d'autres, disparu à la révolution pour les raisons que l'on sait.
5 - Une vue de la "coursière" à l'Italienne.
6 - En haut de l'escalier, à gauche, l'appartement de monsieur, à droite, celui de madame. Ces pièces étaient interdites aux gueux et au petit personnel. A l'étage, les parties communes des propriétaires. Au rez-de-chaussée, ce ne sont pas les cachots comme vous pourriez le penser mais les cuisines. Les caves et autres oubliettes se situent encore un niveau au-dessous.
7 - En voici d'ailleurs un aperçu mais pour des raisons de sécurité on ne peut y pénétrer. Je me suis penché au dessus du garde-fou et j'ai pris la photo dans le noir.
8 - La devise du seigneur et maître. Une seule pièce a conservé ses peintures originales, lesquelles disparaissaient sous des multiples couches de tapisserie.
"L'étude et le repos sont ici mon partage. Je renonce aux plaisirs des villes et des cours car la bonne science est au dire du sage un festin qui dure (toujours)".
9 - Pas une once de marbre sur ces murs et ces colonnes, tout n'est que de la peinture en trompe l'oeil. Il faut vraiment s'approcher près pour s'en apercevoir.
10 - Rouerie sublime, le peintre a poussé le détail jusqu'à faire croire qu'un morceau de marbre s'est brisé, laissant ainsi des briques apparentes. Pourtant, tout n'est que trompe l'oeil !
11 - Pendant l'été, le chateau abrite des expositions. Nous allons imaginer que c'est alimentaire et que les fonds ainsi récoltés contribuent à l'entretien de la demeure. Je préfère le dire comme cela.
Je n'ai pas de mots pour décrire ce que je ressens vis-à-vis de cette "chose rotative", à structure bois et décorée de papier crépon, placée au milieu de la grande salle de réception. Je suppose que cette réalisation est à la portée de n'importe quelle institutrice de maternelle (qui ferait même mieux) pour peu qu'on lui donnât les matériaux adéquats. Mais il paraît que c'est de l'art et que je n'y comprends rien... alors...
12 - Si le conseil général de Haute-Garonne en avait eu les moyens, vous auriez vu ici de somptueux jardins à la Française, copie de ceux réalisés à l'époque avec des haies de buis par le jardinier du roi. Dans l'attente, il faudra vous contenter de ce "green"...
13 - Après la visite du château, nous faisons une halte à BEAUMONT de LOMAGNE pour déguster les spécialités locales (à gauche) avec modération car il fait 33° à l'ombre et un peu plus dans les voitures malgré les ventilateurs et l'ouverture des volets d'aération...
14 - Que serait une sortie 2cv sans l'inévitable panne (ici un allumage de Méhari). Il y en eu deux autres, dont une qui a frappé lâchement notre président bien-aimé que j'ai dépanné pour sa plus grande satisfaction, ayant connu une panne identique en Espagne en 2009. La vie est un éternel recommencement...
Je vous passe les photos du repas pris en bordure du lac de Mauvezin car la culture générale du lecteur n'en serait pas améliorée, bien au contraire.
Sachez seulement que nous avons bien bu, bien mangé et bien refait le monde deuchiste au bord de ce ravissant petit lac autour duquel nous aurions bien prolongé la sieste, si ce n'était la douce voix du président amplifiée par son inénarrable mégaphone, sonnant non pas l'hallali mais bien le signal du départ !
Et n'oubliez pas notre devise à nous : "ceci n'est pas une voiture mais un art de vivre".
Amicalement à tous et toutes et à la semaine prochaine !