Reconfinement : l'inquiétude des producteurs de sapins de Noël.
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La vente de sapins de Noël est au point mort car les producteurs sont victimes de la crise sanitaire et du reconfinement. Les clients (grossistes, fleuristes et horticulteurs) ont suspendu leurs commandes. De toutes façons, ils ne peuvent vendre aucun sapin de Noël, qui n'est pas un produit "essentiel".
Les sapins de Noël ne sont donc pas encore coupés dans les pépinières et on se demande même si le père Noël trouvera dans les foyers des sapins pour y déposer ses cadeaux (non essentiels, eux aussi) par milliers ? C'est toute une filière qui s'inquiète, car habituellement, à cette période, c'est le coup de feu dans les exploitations agricoles.
Les arbres sont coupés, emballés, mis sur palettes et livrés, sauf cette année. C'est donc le calme plat dans certaines exploitations qui vendent chaque année 45.000 à 50.000 sapins. La campagne de coupe dure en principe deux mois, de mi-octobre à mi-décembre et une trentaine de saisonniers sont spécialement embauchés pour cette tâche, ce qui n'est évidemment pas le cas cette année.
Même le chargement de très grands sapins de Noël, afin de décorer les villes pendant les fêtes est interrompu. Parfois par le confinement et ses mesures drastiques envers les commerçants, parfois par souci politique, comme à Bordeaux.
En effet, le maire Pierre Hurmic se gausse de la pétition lancée pour l’installation d’un sapin de Noël sur la place bordelaise Pey-Berland. Il a déclaré qu'il s'asseyait sur l’opinion des fachos. Les sapins de noël et peut-être la fête elle-même ne serait donc que l’apanage que de "fachos" ? Ces déclarations auraient choqué et consterné, y compris parmi les écologistes et des personnalités de gauche. Préfère-t-il utiliser du plastique ? Dans l'attente, revenons à nos forestiers.
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Rares sont les clients qui honorent leurs commandes en ce début du mois de novembre. Très peu de branches utilisées pour décorer les hôtels ou vendues à des fabricants de guirlande, par exemple, ont été expédiées. Il reste aux exploitants des dizaines de tonnes de branches sur les bras et personne n'en veut. C'est pareil pour les petits sapins habituellement achetés par des sociétés qui les floquent de couleurs.
Les clients ne peuvent pas prendre livraison des pièces, parce qu'ils n'ont aucune commande et même les fleuristes et les horticulteurs sont fermés, tandis que la grande distribution n'a pas le droit de vendre de plantes, ni de fleurs coupées. C'est une conséquence non prévue du second confinement et de l'interdiction de vente des produits dits "non-essentiels".
Toutes les commandes sont soit suspendues, soit annulées. Si à part quelques écolos jusqu'au boutistes, nul ne peut imaginer un noël sans sapin, nombre d'entre eux (les arbres), déjà coupés et emballés, n'ont trouvé aucun client. Un Noël sans sapin ? Peut-être… car pour l'instant, les points de vente sont fermés et l'achat d'un sapin se fait rarement sur catalogue. Quand une personne achète son arbre, elle veut le voir, le choisir, voire le toucher.
Si le gouvernement permet, d'une façon ou d'une autre, la vente de sapins de Noël, les commandes seront relancées et l'exploitation fourmillera de nouveau, mais tout le monde ne pourra pas être servi en même temps. Il faut du temps pour préparer des sapins : entre la coupe, la taille du pied, la mise en filet, le ramassage et la mise sur palettes, il faut 5 jours. Certains conifères qui ne seront pas coupés en 2020 poursuivront leur croissance, mais tous ne seront pas conservés, et ce pour laisser de la place à leurs voisins et permettre leur développement.
Les pépinières enregistreront donc, quoiqu'il arrive, des pertes, la vente des sapins de Noël représentant plus de 80% du chiffre d'affaires annuel de ces sociétés. Décidément, ces fêtes de fin d'année ne seront pas comme les autres, cette année.
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Entre les sapins coupés et arrachés en janvier-février, la députée qui proposait de faire noël en juillet, les écolos qui ne veulent pas de sapin dans leur ville et les rennes qui risquent de choper la Covid avant de la refiler au bonhomme en rouge, on est mal partis. Mais heureusement, jusqu'ici, tout va bien…