Aujourd'hui, je vais vous proposer des photos de scènes horribles qui vont avoir du mal à vous faire compatir. Il s'agit de radars outragés. Les meilleurs ennemis des conducteurs flashés pour quelques km/h de trop sont devenus la boîte à malices de quelques vandales et autres "farceurs". Depuis le passage du 80 km/h, en juillet 2018, le quotidien des radars n'est plus un long flash tranquille. Sciées, incendiées, fracassées, dérobées, les cabines ont subi tous les outrages, à tel point que la sécurité routière a mis un point d'honneur à tenter d'endiguer le phénomène : enquêtes systématiques, lourdes condamnations, renforcement des mâts, recours à la vidéosurveillance, etc.
Depuis le début de l'année, les sociétés Spie et Aximum (ah, les rascals) se sont échinées à remettre d'aplomb une vingtaine de tourelles, notamment à Trie-la-Ville (60), Carspach (68), Hallignicourt (52), Les Bordes (45). Sitôt installées, autant d'autres sont abattues, comme à Caumont-sur-Durance (84), l'Etoile-sur-Rhône (26), Sainte-Croix (81), ou Bavent (14). Fin janvier, un radar tourelle a même été dérobé dans l'Yonne et on ne l'a jamais revu.
Ces actes peuvent coûter cher : de 15.000 à 100.000 euros d'amende, de la prison ferme, ou l'annulation du permis… aïe, ça ne rigole plus du tout. N'empêche, parfois, les radars ont droit à des outrages pas forcément radicaux, un peu comme ceux visibles ci-après.

1 – Un grand classique, comme ce radar recouvert d'une poubelle à Chevillèle (10). J'ai déjà vu une variante avec un carton d'emballage de grade taille style machine à laver, mais agrémenté de large ruban adhésif. Pas cher à réparer et imparable !

2 – A la frontière du département de la Somme, avouez que nos amis Picards ont souhaité la bienvenue aux automobilistes de manière fort artistiques. Peut-être ne peuvent-ils plus voir les radars en peinture ? Cette fresque Street Art est visible depuis la D29 à proximité de Feuquières-en-Vimeu.

3 – A Poligny (39), c'est une bourrasque qui a envoyé valdinguer un panneau contre l'objectif. Chose curieuse, personne ne s'est empressé d'enlever ce panneau et de rendre la vue à la cabine…

4 – A Vesoul (70) un artiste en herbe s'en est donné à cœur joie. Il eut été trop simple de carrément subtiliser la cabine-radar sans une note humoristique. Aussi notre farceur s'est-il empressé de remplacer le radar par un rat d'art bien plus sympathique.

5 – Il paraît que le recouvrement des cabines-radar par une dépouille de sanglier est une spécialité Corse. Je ne comprends pas bien le symbole, car j'ai bien peur que ce sinistre dépôt soit bien inefficace contre les verbalisations.

6 – Ici, la mise en scène est intéressante : on n'a pas hésité à déplacer une des "présences" de Joël Bast (*), qui était un mécanicien auto ouvrant un capot, pour veiller sur la carcasse calcinée d'une cabine-radar. (*) Les présences sont une soixante de statues en papier mâché réalisées par un artiste dans la région de Sète (34). Il a créé ces hommes et ces femmes en papier mâché pour les placer dans la vraie vie si naturellement qu’on ne les remarque pas (SIC). Enfin là un peu quand même…

7 – Paille qui roule n'amasse pas mousse, mais ce radar de travaux n'amasse plus grand-chose. Un farceur, sur la N83 à Arbois (39) a fait rouler ce vin de paille (?) ou plutôt balle de paille jusqu'au bon endroit…

8 – Nos amis Corses sont parfois artistes, comme le montre cette cabine grimée en bonhomme à Ajaccio (Corse). Détails qui tuent : le gilet jaune et le bédo à la bouche…

9 – Là nous avons l'œuvre d'un farceur utile. Savamment orientée différemment, ce "radar de travaux" de Bagnol sur Cèze (30) ne cessait de flasher… les trains. Le détournement a certes été éphémère, mais quand même, c'est rigolo…

10 – Cette photo de locomotive est dans le même esprit que la précédente, mais là au moins, vous avez un aperçu de la chose.

11 – Lorsque l'entretien des cabines laisse à désirer, dame nature reprend ses droits et les branches ont tôt fait de recouvrir les cabines d'un camouflage qui les rend provisoirement incapables de flasher.

12 – A moins que ne soit parce que l'écologie a actuellement le vent en poupe ? Là aussi, nous contemplons l'œuvre de dame nature, qui a forcé la dose avec toutes ces fougères… libératrices.
Je n'ai pas les photos, mais j'ai entendu parler d'un radar-tourelle scié à la base à Molosmes (89), d'une cabine rhabillée pour l'hiver par un tas de fumier qui la recouvre à Feignies (59), ou recouverte de legos à Toulouse (31)…
Et vous qu'en pensez-vous ?
Ces photos insoutenables vous ont-elles arraché une larme ? J'en doute…