J+52. Jeudi 7 mai. (4 au jus). Jusqu'ici tout va bien…
Quoi ? Qu'est ce que je lis ? Une étude rapporte que 35% de nos compatriotes auraient peur du déconfinement, et n'auraient, à cause de leur angoisse, rien contre si ce dernier se prolongeait encore quelque temps. Où sont donc les projets et les idéaux de libertés ? Si je peux comprendre que la réouverture des écoles et l'emprunt des transports en commun puisse inquiéter nombre d'entre nous dans les conditions actuelles, j'ai un peu plus de mal à comprendre le "syndrome du cocon" qui semble avoir frappé un certain nombre de français.
Le confinement semble pourtant avoir exercé un impact positif sur la consommation alimentaire. Les 2/3 d'entre nous déclarent privilégier désormais le commerce équitable ou de proximité. Le Covid-19 aurait-il incité les gens à adopter une consommation plus responsable ? C'est possible car nous sommes à présent 45% à privilégier les produits locaux, 39% le "made in France" et 29% pour le bio, même si 28% d'entre nous ont malgré tout jugé l'épidémie sans rapport avec notre façon de consommer.
Cette crise sanitaire aura au moins démontré que nous sommes tous dépendants de ceux et celles qui cultivent et produisent, que ce soit au bout du monde ou dans notre région. Les gens ont peut-être compris que la clé était de payer au juste prix les productions agricoles, car on ne peut pas exiger un produit de qualité, respectueux de l'environnement ou du bien-être animal, en tirant constamment les prix toujours plus bas.
Il est vrai que parfois, on ne peut pas acheter "local", certains produits essentiels n'étant pas ou peu cultivés chez nous (riz, cacao ou café). Les sondés affirment cependant avoir augmenté leur consommation de légumes (c'est très bien) et de pâtes (on s'en doutait, vu les razzias des débuts) depuis le confinement. L'histoire nous dira si les comportements responsables vont perdurer.
Mais revenons à nos inquiets du déconfinement. La fin de celui-ci ne serait donc pas nécessairement synonyme de liberté et de bonheur. Pour certains d'entre nous, surtout parmi les plus jeunes, il serait même générateur de sentiments plus négatifs, comme la méfiance et l'inquiétude. Certains redoutent cette sortie de lundi prochain et d'autres sont même totalement indifférents à sa survenue.
En tête des éléments redoutés, on trouve les multiples interdictions qui perdureront, puis le fait de devoir garder des distances de sécurité avec les proches et/ou les collègues. L'appréhension de l'absence de vacances cet été clôt le podium de tête, même si la peur de manquer de masques et de gel arrive non loin derrière, suivie de près par le télétravail imposé qui continuera pour certains ou le chômage pour beaucoup d'autres.
Plus légèrement, certains seraient même contrariés de devoir désormais réduire le temps dédié aux nouvelles activités (sportives, créatives...) ou de reprendre tout simplement les obligations de la vie normale et de la société (comme ne pas rester en pyjama, devoir se lever à l'heure...). Ceux-là n'ont pas du lire mon billet où je parlais de l'importance de ces petites mesures liées au minimum de dignité sociale…
J'espère qu'à 4 jours du déconfinement, et même si nous savons que le virus est toujours là, vous comme moi, pouvons dire que jusqu'ici, tout va bien…