Mercredi 13 mai. Jusqu'ici, tout va bien...
Si j'en crois la radio, le déconfinement franchit chaque jour une étape supplémentaire : aujourd'hui réouverture des plages. Non mais je vous arrête tout de suite, ne vous ruez pas sur votre crème à bronzer, votre petit seau, votre petite pelle et votre serviette ! Premièrement, la mesure concerne une localisation précise : le nord-Ouest (au niveau climat, déjà ça calme)… surtout vu les frimas que nous apporte encore aujourd'hui ce bon saint Servais, le 3ème et dernier des saints de glace.
Si la question du retour sur les plages vous agite particulièrement, sachez qu'on ne pourra pas poser sa serviette sur le sable, ni même s'y asseoir, que ce soit sous un parasol (ça risque pas) ou sous le soleil. C'est interdit.
Il est vrai qu'on avait un peu de mal à se figurer en quoi des kilomètres de plages devraient rester déserts, quand le métro parisien a recouvré sa promiscuité des grands jours. En fait, je suppose que l’interdiction généralisée d’accès à la mer servait juste à éviter un débarquement de doryphores, comme cela a été le cas au début du confinement. Nombre d'entre eux, n'ayant d'ailleurs pas trop la nostalgie de la capitale, séjournent toujours en province, au prétexte que Paris est à plus de 100 km et que la nouvelle attestation de déplacement n'autorise pas à rentrer.
Les élus des communes côtières sont pris entre deux feux, celui de la réalité économique, et celui de la réalité sanitaire, pour ne pas encombrer les structures hospitalières encore fragiles. L'interdiction totale des plages, bête et méchante, a toutefois du mal à se justifier quand on voit certaines images parisiennes ou banlieusardes, sur les réseaux sociaux. Tout en laissant latitude aux autorités locales d’adapter la contrainte au terrain, les préfets peuvent accorder des dérogations à certaines communes. Les élus du littoral ont pris la balle au bond pour tenter de desserrer le carcan et la réponse est tombée.
L'accès aux plages autorisées sera dynamique ou ne sera pas. Pour éviter les regroupements, on ne s’arrêtera pas sur la plage ni pour lézarder ni pour faire une pause, ni pour regarder la mer sous un parasol. On peut y passer en marchant, en courant, en pêchant, en activité nautique, mais en solitaire, ce qui exclut le volley-beach, le badminton et la pause apéro.
Ce n'est pas tout, il faut respecter les horaires d’autorisation (généralement 07h00-21h00). Certaines plages auront également des sens de circulation, ou ne seront autorisées qu’à marée basse. Les autres départements côtiers bretons et des pays de Loire sont dans l'attente. Les élus des autres communes littorales n’attendent que la validation de la préfecture, mais tous les départements ne sont pas logés à la même enseigne. C’est la raison pour laquelle on a donné un peu de souplesse à l’échelle départementale.
Des nouvelles règles sont établies : les gestes barrières, bien évidemment, seront présents, mais aussi l’interdiction de faire des barbecues, de boire de l’alcool, et de se rassembler sur les plages. Néanmoins, les progrès sont nets pour le moral et seule la température et les embruns vous arrêteront, car les saints de glace font toujours preuve de peu de mansuétude et semblent s'être installés pour la semaine.
Ceci dit, marcher pieds nus dans le sable et respirer de l'iode à pleins poumons marque quand même le début d'un retour aux fondamentaux. Le bord de mer est le lieu idéal pour réapprendre à marcher, en respectant son propre rythme. Sur le sable ou dans l’eau, jusqu’aux chevilles ou aux genoux, marcher dans l’eau permet d’augmenter le retour veineux et de délasser les jambes. A plat sur le sol, la voûte plantaire est stimulée. C'est un exercice simple à pratiquer, idéal pour toutes les personnes ayant des soucis circulatoires. Marcher pieds nus est en outre un régulateur de la tension émotionnelle, nerveuse et physique et le sable fait travailler en douceur les articulations. Le sable mouillé est un terrain plus facile que le sable sec car le massage des grains de sable couplé à la fraîcheur de l’eau, décongestionne et tonifie en douceur les membres inférieurs.
Nos plages de Méditerranée semblent pour l'instant ne pas faire l'objet des mêmes dispositions, probablement eu égard à la configuration plus "urbaine" des lieux et aux "grands espaces" moins présents. Bonne ou mauvaise chose ? On ne sait pas encore, mais jusqu'ici, tout va bien…