J+39. Vendredi 24 avril - (17 au jus). Jusqu'ici tout va bien…
Un pas en avant, deux pas en arrière, c'est la politique du gouvernement… On a tous dans la tête ce slogan chanté lors des manifestations et il s'adapte très bien à ce qui se passe en ce moment. A leur décharge, on peut dire que la situation est inédite mais il n'empêche que nous nous faisons remarquer des autres pays par les reculades, hésitations, improvisations et maladresses sur la gestion de cette crise. On n'est pas bons, le 11 mai prochain est toujours aussi nébuleux et on n'a toujours pas de masques… même si la secrétaire d'Etat à l'économie nous assure la main sur le cœur que le gouvernement procédera aux premières distributions à partir du lundi 4 mai.
Comment éviter le stockage par certains, au risque de provoquer des ruptures d'approvisionnement ? On nous explique que plusieurs modes de distribution ont été identifiés pour permettre à un maximum de français d'y avoir accès : pharmaciens, mairies, grande distribution, buralistes, e-commerce, etc. Des masques gratuits doivent être utilisés dans les transports franciliens, mais quid des autres ? Vous pouvez crever, merci.
Dès la fin du mois des masques payants devraient être disponibles chez les buralistes pour un prix (indicatif) de cinq euros. Dans la majorité des cas, les masques obligatoires seront payants, néanmoins cela promet des beaux effets de foule et des queues contraires à l'esprit des mesures barrières.
Les choses évoluent très vite et on se souvient tous de la réaction de la porte-parole du gouvernement, qui, il a quelques jours se forçait à rire de manière appuyée, pour répondre aux journalistes et dénoncer l'inutilité des masques. Qu'est ce qu'un revirement, une auto-contradiction et une suite de mensonges éhontés quand ce genre de personnage déclare sans rire ne pas savoir mettre un masque et reconnaît elle-même tenir des propos "débiles" ?
La rentrée du 11 mais doit se dérouler très progressivement et sur les bases du volontariat. Elle pourra s'étaler sur trois semaines et se faire par petits groupes, avec un plafond de 15 élèves. Selon une fédération de parents d'élèves, les 2/3 des parents ne seraient pas prêts à renvoyer leur progéniture à l'école et je ne vois pas comment concrètement, les mesures lancées en vrac pourraient être appliquée dans des établissements vétustes et non conçus à cet effet.
Confinés, nous en avons presque oubliés ce qu'est un repas au restaurant avec ceux qu'on aime, ou le plaisir de prendre un verre avec un copain. Pas question pour les clients d'y remettre les pieds, coronavirus et mesures barrières obligent. A ce jour, aucune date de réouverture n'a encore été déterminée, et les 168 000 restaurants français font partie des établissements les plus durement touchés par les mesures de confinement. Le gouvernement devrait annoncer des mesures d'aide destinées à éviter des faillites massives.
Certains restaurateurs se sont lancés dans un nouveau métier et pratiquent la vente à emporter, parfois avec livraison, y compris en campagne, mais sans le personnel habituel et parfois pour une commande qui couvre toute la semaine. Le syndicat du secteur est sceptique sur le salut des restaurateurs qui ne passerait pas forcément par cette vente à emporter improvisée, car il n'y aurait pas de vrai marché. Ce serait, paraît-il, une fausse bonne idée et de nombreux professionnels abondent dans ce sens, eu égard au trop grand risque de perte et aux dépenses induites. Dans les zones touristiques, la trésorerie est au plus bas et la vente à emporter n'a que peu de succès avec la seule clientèle locale. Il faut en sus, du matériel pour assurer la sécurité sanitaire, et beaucoup ont peur de venir retirer des repas dans ces conditions. Quant à la commission de 34% en moyenne pour la livraison, c'est loin d'être la panacée.
Je pense que les gens ne voudront peut-être pas s'asseoir de si tôt dans un restaurant à côté d'inconnus, car la seconde vague du virus est inéluctable. En ce qui me concerne, je n'ai pas l'intention d'utiliser la vente à emporter ni même de retourner au restaurant à plus ou moins longue échéance. J'y allais avant, de une à trois fois par mois, et bannir la restauration est peut-être après tout un bon investissement pour l'après-confinement. A chaque jour suffit sa peine, mais jusqu'ici, tout va bien…